Le biais de normalisation de la déviance

Vous connaissez le biais de normalisation de la déviance ?

C’est ce mécanisme par lequel une pratique risquée, tolérée une fois sans conséquence, finit par devenir… normale.

- On monte sur une chaise plutôt que de chercher l’escabeau.
- On laisse traîner un câble, parce que “on fait attention”.
- On shunte la sécurité “juste pour cette fois”.
- On est en sous-effectif, mais "c'est temporaire".

Comme il ne se passe rien tout de suite, la règle s’efface. La déviation devient l’habitude.
Et le jour où l’accident survient, tout le monde s’étonne : “mais on a toujours fait comme ça”.

En ergonomie, on l’observe souvent : ce qui fatigue, ce qui use, ce qui met en danger… finit par disparaître du radar, parce que les équipes se sont adaptées.

Le problème, c’est que cette adaptation a un prix : la santé, la sécurité, parfois la qualité.

C’est là que l’œil extérieur est utile : remettre en lumière ce qui a été “normalisé”, pour rétablir de vraies marges de sécurité et de confort.

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On ne peut pas séparer le corps de la tête dans l’analyse de l’activité.

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Il ne faut pas croiser les flux dans l’activité